jeudi 5 juillet 2012

l'hémorragie auriculaire du jour

Aujourd'hui est un grand jour : the beauty... s'apprête à vivre un grand changement. Oui, vous avez bien lu : un changement.
Lequel ? me demanderez-vous.
Vais-je arrêter d'être con ? me mettre à écouter enfin de bons disques ??
Parce que je suis quelqu'un de bien, je tiens à vous rassurer prestement : c'est pas prêt d'arriver. D'autant plus que pour cette nouvelle note je vais cumuler les deux. A savoir écouter une daube et être con. Je peux le faire.Et même plutôt bien.Enfin je crois.
Bon. Revenons à nos moutons : c'est quoi ce changement ?
Ma main dans ton disque se l'est finalement mangée et il y a maintenant à sa place un vide à combler. Le co-créateur a plié les gaules, arrêté de vouloir écrire des conneries, s'est retranché dans son appart' et fait maintenant de la musique sous le pseudo de Despair. Qu'on peut écouter ici et notamment.
Pour combler ce vide, je propose, modestement, une nouvelle rubrique : l'hémorragie auriculaire du jour.
Elle consiste en quoi cette rubrique ? : de modestes conseils sur les disques à éviter. Ces artistes qui prennent leurs vessies pour des phares. Exemple ? Geoff Barrow. Le gars bien sympa, tête pensante de Portishead et hyperactif contrarié diagnostiqué récemment.
Pensez-vous : onze ans pour sortir une suite au second Portishead et là en six mois il te sort trois albums d'affile : le premier sous le pseudo de Quakers, album hip hop de 41 morceaux sorti avec un second cd de remix ( soit 82 morceaux en tout et pour tout), le second sous son propre blase en compagnie de Ben Salisbury pour un hommage à la musique progressive germanique des années 70 (drokk : music inspired by mega-city one, soit dix-neuf morceaux au compteur) et enfin celui qui nous intéresse (pas trop en fait) principalement :  >> de Beak.
Beak est donc un side-project experimental ayant pour concept la musique allemande des années 70. Vous vous dites : Geoff Barrow, batteur/créateur de sons de Portishead, qui se fout à la musique expérimentale allemande, ça devrait, selon toute logique, envoyer du lourd. C'est vrai quoi : suffit d'écouter 3 de Portishead pour comprendre que la musique allemande et notamment Can, Geoff Barrow il l'aime d'amour. Elle dégouline, transpire, suinte par tous les pores de ce grand album.
C'est donc un minimum confiant que j'entame l'écoute du second Beak. N'ayant pas jeté une oreille au premier.
J'appuie sur play, the Gaol démarre et là............rien ou pas grand chose. Je perçois un vague son de synthé vintage avec lequel un môme de quatre ans semble s'amuser en triturant les boutons (celui de la vitesse notamment), une batterie qui en serait à la première ligne de premier chapitre du Jaki Liebezeit illustré pour  manchots et cul-de jattes mononeuronés en institution pour personnes âgées dépendantes (et encore, je suis gentil), et surtout me vient une irrépressible incompréhension face à cet instrumental : le Geoff il se fout de notre gueule ou c'est moi qui suis complétement hermétique à ce genre d'expérimentations ?  Bref : dès les trente premières secondes je me dis que le second Beak, ça va être du grand art.
Impression confirmée par le morceau suivant ainsi que tous les autres.
Et encore, cette introduction est loin d'être aussi catastrophique que le reste de l'album. Parce que le Geoff (et le reste de son crew) en veulent clairement à nos conduits auditifs. C'est pas possible autrement quand j'écoute spinning top, troisième morceau de son état. Je me dis que  Barrows s'est enfilé les pires copier/coller de Can pour la musique, toutes les expérimentations casse-couilles de Richard Youngs pour le chant, a mixé tout ça en  mode mono-neuronal sous herbes médicinales qui ralentissent le mode de pensée et a fini par nous le recracher d'un jet, sans vraiment se rendre compte de la bouillasse qu'il nous présentait là. Cette présentation peut sembler un tantinet violente mais l'écoute de second Beak ressemble tellement à un foutage de gueule, fait par un cancre de cinquième copiant sans vergogne sur son brillant voisin, que le port de gants en son encontre finit par ne plus devenir obligatoire. Pas une seule note ne sonne juste, originale, tout est repompé sur les grands chercheurs (et trouveurs) allemands des années 70. Ajouter à cela que le batteur (donc Barrow) doit avoir une tension avoisinant les 0.5, que la basse n'a aucune once d'originalité et vous comprendrez que leur hommage sente principalement la naphtaline et sonne ridicule. Pas loin dela définition de la purge musicale. C'est d'autant plus risible qu'est sorti ces derniers jours le merveilleux coffret the lost tapes de Can qui, en trente secondes, fait plus moderne, plus abouti que 47 minutes de Beak. Un comble quand on sait que ce sont surtout des morceaux perdus qui n'avaient pas pour vocation d'être retrouvés.
Alors Geoff, sois sympa : retourne avec Beth Gibbons et Adrian Utley et fais ce que tu sais le mieux faire jusque là : batteur chez Portishead. Ou encore le rapper avec Quakers mais abandonne l'idée de refaire une nouvelle crotte de Beak, pour le bien de nos conduites auditifs.
(eh oui : tout ça pour ce jeu de mot éculé).
Apparemment je ne trouve pas de vidéos sur toitube et en y réfléchissant bien, c'est pas plus mal.

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