mardi 15 novembre 2011

P'tit pimmon

En premier lieu,  Tenhi : faisons une croix dessus, passons à autre chose.
En second lieu, il n'y aura pas de second lieu. On passe directement à autre chose.
Après deux échos satanistes endiablés il était temps, pour mes oreilles ainsi que le peu de neurones restant après ces écoutes démoniaques,  d'aller voir ailleurs. Notamment en Allemagne où officie l'excellent Pimmon. Qui, comme chacun sait ici, n'est pas allemand mais bien australien. Je vous livre un extrait du dossier de presse, extrait du magasine musique mon amour dont vous n'avez rien à foutre et je vous comprends fort bien  :
"Paul Gough alias Pimmon enchante l'électro depuis un peu plus de dix ans, ne sortant que chédeuvres sur chéduevres. Sa science des bips, des blings et des wizzzz ravira l'auditeur exigeant tandis que l'auditeur moyen fuira à toutes jambes devant un tel capharnaüm. Paul Gough est une sorte de Picasso de la musique électronique. Fracassant ses rythmes, tordant les beats..."patati patata....
Bon ok, j'avoue : l'écoute prolongée de métal entraîne de graves lésions. Notamment auprès du nerf auditif et son prolongement direct à savoir l'encéphale qui n'en demandait pas tant. Mais bon, autant le dire tout net : ce n'est pas l'écoute de the oansome orbit qui va arranger les choses, bien au contraire. Non pas qu'il soit inaudible loin de là. Mais il provoque certains dommages irréversibles une fois l'écoute achevée. Dépendance, état de sidération limite catatonique,distorsion de la réalité, décrochage de machoîre avec passage obligé chez le chirurgien, paranoïa, émergence de psychoses latentes, érections capillaires multiples, j'en passe et des meilleurs. Un cas similaire avait été signalé il y a déjà vingt ans. L'auteur de ce coup d'éclat s'était grillé les neurones et n'a jamais été capable de rééditer cet exploit voir même de refaire quoi que ce soit derrière. Kevin Shields si tu me lis, ce qui est peu probable, sache qu'on pense toujours à toi. Et que tu n'es plus seul. Paul Gough en effet vient de te  rejoindre dans la catégorie bâtisseurs de beautés extrêmes. Seule la technique change : Gough ne joue pas de la guitare, seulement du synthé et du PC. Mais le résultat est à peu de chose près aussi sidérant. Gough est une sorte de magicien du son, capable de construire des édifices éclatants sur une matière plus que mouvante, de bâtir un monde parallèle à base de chaos tout en faisant preuve de cohérence. Comme Shields lors de loveless, il parvient à habiter l'espace, se l'approprier entièrement et le reconfigurer à sa manière. Si je devais faire un parallèle avec le cinéma, je dirais que Gough a réussi sur oansome orbit ce que Tarkovski expérimentait et réussissait sur tous ses films : à prendre un matériau commun et en faire quelque chose d'unique. Comme chez Tarkovski la notion de temps n'a plus lieu d'être; il a beau être trituré,étiré, il passe comme un souffle. Comme chez Tarkovski, Gough parvient à extraire la beauté, le mystère d'une matière particulièrement rebutante.
En somme Pimmon sur the oansome orbit, c'est un peu le haut du panier en matière d'expérimentation sonore. A ranger près du bone tree soundtracks vol I de U.R.I, de n'importe quel disque de Troum ou de Coil. Bref,si vous n'êtes pas complétement décérébré, comme je peux l'être parfois, vous aurez compris que the oanesome orbit devrait en toute logique terminer assez bien placé dans ma liste de fin d'année. Et ce n'est rien face au mastodonte qui arrive et que je m'apprête à chroniquer d'ici peu : paragon of dissonance des monumentaux Esoteric (qui, lui, devrait truster l'une des trois premières places du meilleur album 2011, si ce n'est la première). Bon, sur ce je plie les gaules, fais mon deuil du catastrophique myrrhmanthon et vais me refaire une piqûre d'Esoteric pour m'en remettre. Et si ça ne suffit pas je m'enverrais la discographie complète de Pimmon.



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