samedi 24 septembre 2011

too many days without ears


Réhab comme faisait l'autre, l'anorexique cave à vin entrée dans la légende du club des 27 (à peu de chose près Mike Brant y entrait lui aussi. Mais je m'égare.). Dans les deux sens d'ailleurs : français comme anglais.

Français parce qu'après avoir découvert l'album il y a une bonne vingtaine d'années, je commence tout juste à vraiment l'apprécier. Non pas que je n'aimais pas le too many days without thinking de Swell, non. Enfin si. Il m'a seulement fallu une bonne vingtaine d'années pour digérer le choc reçu avec le 41, m'habituer au post 41. Je sais : je suis un peu long à la détente. Pour tout dire à la sortie de too many days je goûtais certains morceaux avec une délectation certaine mais n'arrivais pas appréhender la totalité de l'album. Je retrouvais ce que j'adorais de 41 sur what I always wanted ou encore sunshine everyday mais le reste ne me touchait pas. Au mieux cela m'effleurait un peu les conduits auditifs sans parvenir à faire sauter les verrous du bon goût bien installés dans ma boîte crânienne, au pire ça m'agaçait fortement. Je trouvais que la personnalité hors du commun de Swell se diluait complétement dans ces guitares un peu trop musclées à mon goût, la production trop commune limite banale pour un tel groupe. Avec too many days Swell je ne me rendais pas compte que Swell se libérait du son qui les caractérisait, cotonneux, mystérieux, s'ouvrait au monde sans compromission, sans se renier (ce que je viens de découvrir il y a un ou deux mois). A l'époque je le trouvais trop rentre-dedans, (I know) the trip était le genre de chanson à laquelle je n'accrochais pas : trop évidente, trop simple. Grosse batterie, grosses guitares, voix criarde. Pas assez subtile pour ma pomme, trop de gros sabots tuent le mystère. Voilà en gros ce que je reprochais à cet album. Avec le recul bien évidemment je me marre : je me rends compte que ce n'est pas Swell qui manquait de subtilité, bien au contraire. Il m'a fallu donc près de vingt piges pour l'appréhender, le comprendre et l'aide (involontaire) de ma femme qui l'a mis sur clé USB pour l'écouter en voiture. Je l'ai redécouvert dans ma bagnole avec un son limite pourri. Seul, le volume à fond, ça a fini par devenir évident : s'il est en effet moins bon, moins mystérieux que 41, il n'en reste pas moins un autre chef-d'oeuvre à mettre sur le compte de Swell. Ce qui me paraissait fade, limite vulgaire il y a vingt ans passe maintenant comme une lettre à la poste. La mélancolie de 41 fait place à une approche plus immédiate de la mélodie, une tension inédite chez eux également. What I always wanted est un parfait morceau de transition : tout en tension, sec, nerveux, sur l'os (too many days donc) mais miné par un mélancolie échappée du 41. Plage parfaite et un des meilleurs morceaux de Swell toutes périodes confondues. Sur too many days Swell ne s'encombre plus de l'aura mystérieuse entourant ses précédents albums. Le son y est plus brut, on y retrouve encore et toujours ces guitares acoustiques obsédantes mais les électriques finissent par leur voler la vedette en se faisant plus hargneuses, plus testostéronées (throw the wine, at lennie's, make you mine, (i know) the trip), la batterie plus sèche, frondeuse sans perdre pour autant son toucher subtile caractéristique au son de Swell. Avec le recul tout ce qui fait le charme, la beauté de Swell est toujours présent. Seulement contrairement à Swell, c'est l'auditeur, moi en l'occurence, qui n'ait pas su percevoir toutes les subtilités intrinsèques à cet excellent too many days without thinking. J'ajouterai également que pour mon cas Swell aurait très bien pu renommer son album par too many days without ears. Parce que vingt ans pour découvrir un album que je connaissais déjà fallait que je les ai sacrément ensablées tout de même u alors un taux de connerie sacrément élevé. Que voulez-vous, le temps ne fait rien à l'affaire comme disait l'autre
Enfin j'en viens au second sens, anglais donc, de rehab. En effet après l'avoir redécouvert, j'essaie tant bien que mal de m'en défaire. Je l'écoute plusieurs fois par semaine et il donne un goût surané, fade à toutes les nouveautés que je m'envoie dans le cornet en ce moment. Ma femme, inquiète au plus haut point, a bien essayé de me foutre en cure de désintox mais à chaque fois c'est le même refrain, chaque fois je lui réponds : non, non, non.

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