mercredi 27 avril 2011

toumastin

Bon allez, on remballe les fusils, la bile, les crachats, on déballe le tapis orange (pas rouge, faut pas déconner non plus) pour le nouvel album de Tamikrest. Souvenez-vous, il y a quatre mois, j'en parlais dans des termes fort peu sympathiques. Pas antipathiques non plus mais de là à s'émerveiller sur adagh, il y a un pas que je ne me permettais point de franchir.En revanche sur toumastin je me permettrai de le franchir ne serait-ce qu'en y apposant le doigt de pied. Tout n'est pas encore formidable, génial ( pour preuve le limite atroce dihad tedoun itran,slow libidineux digne du still loving you de Scorpions) mais on sent une belle marge de progression que Tamikrest n'hésite pas à envoyer valser.
Le fond est toujours le même : un rock touareg classique de fort belle facture auquel s'ajoute une touche psyché, une autre dub afin de rénover un genre qui commence quelque peu à tourner en rond depuis Tinariwen. Mais là où adagh était une tentative prometteuse malgré tout, toumastin va plus loin en y ajoutant de belles idées : des cuivres jazzy ainsi que la petite touche dub sur nak amadjar nidounia, une orientation plus rock (aratan n tinariwen) voir carrément folk ( le très beau addektegh). L'ensemble paraît bien plus abouti qu'adagh et, en dépit d'une fin calamiteuse, donne franchement envie d'y retourner une fois l'album terminé.
Mais ne nous trompons pas : là où Tinariwen rend sa musique indispensable en y ajoutant un fond politique ( the radio tisdas session et amassakoul ont une tension, une urgence que n'atteindra jamais Tamikrest), Tamikrest élargit  son tishoumaren en y greffant des éléments extérieurs (dub, rock, jazz, psyché) mais l'édulcore en y enlevant toute sa sève contestataire. Parfois on se dit qu'on tient là un beau guide touristique avec youyous féminins, chant lancinant et guitares bluesy de rigueur. C'est sympa, souvent très beau, quelque fois fascinant ( aidjan adaky) mais il lui manque un je-ne-sais-quoi pour devenir indispensable. Peut-être se libérer de l'influence castratrice de Tinariwen ou alors d'un vécu, d'une expérience qui leur font cruellement défaut jusque là. Gageons qu'au vu des progrès effectués en seulement deux albums, le CO pourrait arriver plus vite qu'on ne le croit. C'est beau l'optimisme tiens.

Autrement l'album est en écoute intégrale sur deezer, à vous de chercher. Faudrait peut-être pas croire que je vais vous mâcher tout le boulot non plus hein ? Tas de feignasses tiens.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire