samedi 30 avril 2011

late morning light

Tu te lèves, il fait beau, relativement chaud, la journée débute fort sympathiquement. Tu te fais chauffer ton café (ou ton thé ça dépend), tu vas chez le boulanger chercher ta baguette fraîche. Tu t'installes à ta terrasse, devant ton bol, il fait beau, doux. C'est presque le paradis. Presque. Parce que tu ne sais pas quoi écouter pour accompagner ce délicieux moment. Tu aimerais quelque chose de frais, sympa, garanti sans prise de tête.Quelque chose qui te rappelle le printemps, que tu puisses fredonner à tue-tête, un truc nonchalant, court. En gros, un disque capable à lui seul de résumer cinquante années de pop anglaise. Frais comme du Beatles, du Byrds, mélodique comme du Teenage Fan Club, immédiat comme du Jesus And Mary Chain. Tu aimerais aussi une touche de Stone Roses, un peu d'Oasis sans la  suffisance des frangins Gallagher o ul'aisance mélodique de Lee Mavers ?
Dans ce cas, détends toi, j'ai ce qu'il te faut dans ma besace. Le premier album de The See See : late morning light.  C'est absolument pas révolutionnaire, c'est de la pop dans le sens le plus large possible, ça ne se prend pas la tête mais c'est suffisamment malin, mélodique pour emporter le morceau. Late morning light respire la simplicité, on est ici en terrain connu (la pop anglaise des années 60, la plupart du temps) mais il se dégage de ce disque une énergie, une fraîcheur qui me rappelle celle déployée par Nicole Willis, Sharon Jones ou Kings Of Forths dans un style plus soul. Un revival fait avec une simplicité certaine ainsi qu'un grand talent. C'est pas grand chose me concernant mais ça suffit à ensoleiller ma journée. C'est vrai quoi : un album d'une trentaine de minutes, gorgé de pop, de refrains faciles, d'influences clairement identifiables, qui ne se prend pas la tête, je ne sais pas pour vous mais pour moi il m'en faut pas plus pour me filer la banane. Un plaisir simple.

vendredi 29 avril 2011

ma main dans ton disque

coucou, revoilà ma mimine dans ton skeud. Aujourd'hui c'est down to the bone de Sylvain Chauveau, album de reprises de Depeche Mode qui a droit à un traitement royal. Ça se passe ici

jeudi 28 avril 2011

written in waters

15 mars 1991.
Ça vous dit peut-être rien cette date mais pour un bon paquet de musiciens, il s'agit de l'an 1 d'une nouvelle ère. Slint sortait dans une indifférence générale spiderland, portait la sécheresse en étendard, la bave aux commissures des lèvres, l'envie de bouffer tout le monde doublé d'une résignation, d'une folie intériorisée jusqu'à la maladie, d'une rage comme on en avait peu vu jusque là.
Quatre années plus tard Ved Buens Ende sort written in waters et applique à la lettre près les préceptes de spiderland. Au métal. Sinon quel intérêt ?
Présentation pour commencer : VBE est un trio formé en 1994 à Oslo par Carl-Michael (drums, vocals), Vicotnik (guitars, vocals) et Skoll (bass), norvégien de son état donc (comme son nom l'indique) pratiquant un black metal progressif d'avant-garde. Ils sortent leur première démo en 1994, those who caress the pale qui est sensé poser les bases de leur son  mais ne prépare en rien à l'excellence de written in waters. Leur métal est...comment dire...ordinaire. Très mélodique certes, pas mauvais, mais n'arrivant pas à la cheville de bergtatt d'Ulver, sorti la même année. Toutefois on repère çà et là quelques signes avant-coureur de l'excellence de written in waters notamment sur le morceau those who caress the pale, alternant rage froide à la Slint et influences cold wave à la Cure du début des 80's.
Pas de quoi écorcher un chat me direz-vous. Voire même pas de quoi s'en souvenir. En gros rien ne prépare à la claque que sera written in waters l'année suivante.
D'emblée ce qui frappe sur  i sang for the swans, morceau introductif, c'est le son. Compact, dissonant, sec mais alors très sec. Les trois premières minutes, avant que les voix ne fassent leur entrée, sont exemplaires : la morgue, la rigueur de la cold wave retravaillée par le beadcrumb trail de Slint : tendu, montant progressivement, traversé par quelques fulgurances rythmiques métalleuses, le morceau atteint une sorte de climax puis se scinde en deux, repart dans une autre direction pour mieux nous préparer au retour d'un Ian Curtis, qui n'a rien demandé à personne, au chant. Secondé quelque temps plus tard par une sorte de troll dissonant venu lui prêter man forte au cas où il se sentirait pas bien. Résultat : i sang for the swans en plus d'être très puissant finit par devenir extrêmement malsain. Le morceau se termine, au bout de sept minutes par le renoncement progressif du guitariste puis du batteur exsangues, à bout de force. L'auditeur en revanche a fortement intérêt à se trouver une chaise à proximité parce qu'après ce coup de maître introductif, ce poing dans la gueule, ce qui va suivre va le sonner définitivement.
You, that may wither, second morceau, enfonce le clou en citant l'atmosphère de nosferatu man des omniprésents Slint. Seuls la voix, dans sa théâtralité limite comique, et la batterie nous rappellent que nous sommes dans un disque de métal. You, that may rappellerait plutôt que la frontière entre post-rock et métal ne tient vraiment qu'à un fil et que le sport préféré de VBE sur ce disque est d'aller explorer ces paysages dévastés en toute inquiétude.
It's magic porte plutôt mal son nom ou alors fait référence à la magie noire tant le morceau fait flipper. En associant la dissonance des voix, des choeurs hantés, it's magic touche au malsain, à l'étrangeté, ajoutez à cela des changements de rythmes permanents et on finit par se retrouver complétement largué en plein milieu d'une messe noire sacrificielle.
Fin de la description de ce disque de malade, il y a encore six autres morceaux, tous aussi déments, malsains, passionnants, oppressants.
Written in waters se déroule, se dévoile donc au travers de neuf morceaux, longs, sinueux, addictifs, étranges.Morceaux progressifs, extrêmement tendus dévoilant des influences diverses et variées : le  jazz (le jeu du batteur sur coiled in wings notamment,  la reprise hallucinante, méconnaissable des feuilles mortes de Kosma ou encore le final free-jazz de remembrance of things past), la cold wave (remembrance of things past) , le post-rock (Slint donc influence majeure et incontestée de written in waters), le métal de VBE n'en a que les atours. Il est une sorte de réceptacle, de guide, de repère vers lequel VBE revient, pour se rassurer,  de ses longs voyages vers des contrées inexplorées (quoique, le dernier morceau, au bandonéon, est comme une dérive en mer, seul ).
Written in waters est l'unique album sorti par VBE. Comme le spiderland de Slint, il est passé complétement inaperçu. Comme Slint avec le rock, VBE a réécrit l'histoire du métal en y ajoutant un chapitre, celui du post-métal. La différence avec Slint est que si spiderland est connu et reconnu comme étant un mètre-étalon du rock actuel, written in waters est loin d'avoir le même statut auprès de la communauté métalleuse. Le seul équivalent que je lui connaisse, c'est le de ware hound de Lugubrum, descendant direct de cet excellent et mythique written in waters.

mercredi 27 avril 2011

toumastin

Bon allez, on remballe les fusils, la bile, les crachats, on déballe le tapis orange (pas rouge, faut pas déconner non plus) pour le nouvel album de Tamikrest. Souvenez-vous, il y a quatre mois, j'en parlais dans des termes fort peu sympathiques. Pas antipathiques non plus mais de là à s'émerveiller sur adagh, il y a un pas que je ne me permettais point de franchir.En revanche sur toumastin je me permettrai de le franchir ne serait-ce qu'en y apposant le doigt de pied. Tout n'est pas encore formidable, génial ( pour preuve le limite atroce dihad tedoun itran,slow libidineux digne du still loving you de Scorpions) mais on sent une belle marge de progression que Tamikrest n'hésite pas à envoyer valser.
Le fond est toujours le même : un rock touareg classique de fort belle facture auquel s'ajoute une touche psyché, une autre dub afin de rénover un genre qui commence quelque peu à tourner en rond depuis Tinariwen. Mais là où adagh était une tentative prometteuse malgré tout, toumastin va plus loin en y ajoutant de belles idées : des cuivres jazzy ainsi que la petite touche dub sur nak amadjar nidounia, une orientation plus rock (aratan n tinariwen) voir carrément folk ( le très beau addektegh). L'ensemble paraît bien plus abouti qu'adagh et, en dépit d'une fin calamiteuse, donne franchement envie d'y retourner une fois l'album terminé.
Mais ne nous trompons pas : là où Tinariwen rend sa musique indispensable en y ajoutant un fond politique ( the radio tisdas session et amassakoul ont une tension, une urgence que n'atteindra jamais Tamikrest), Tamikrest élargit  son tishoumaren en y greffant des éléments extérieurs (dub, rock, jazz, psyché) mais l'édulcore en y enlevant toute sa sève contestataire. Parfois on se dit qu'on tient là un beau guide touristique avec youyous féminins, chant lancinant et guitares bluesy de rigueur. C'est sympa, souvent très beau, quelque fois fascinant ( aidjan adaky) mais il lui manque un je-ne-sais-quoi pour devenir indispensable. Peut-être se libérer de l'influence castratrice de Tinariwen ou alors d'un vécu, d'une expérience qui leur font cruellement défaut jusque là. Gageons qu'au vu des progrès effectués en seulement deux albums, le CO pourrait arriver plus vite qu'on ne le croit. C'est beau l'optimisme tiens.

Autrement l'album est en écoute intégrale sur deezer, à vous de chercher. Faudrait peut-être pas croire que je vais vous mâcher tout le boulot non plus hein ? Tas de feignasses tiens.

dimanche 24 avril 2011

la saloperie du dimanche

Vous connaissez Jarvis Cocker ? , vous connaissez Pulp ???
Question existentielle de première importance : ça donnerait quoi Pulp si Jarvis avait puisé ses racines chez Didier Barbelivien ? S'il était un auteur/compositeur de merde ?? S'il était français et en pleine possession de sa folie créatrice au milieu de la décennie 80's ?
Cette question vous tarabuste , vous taraude ? Laissez moi vous présenter Lionel Kazan, le Jarvis Cocker franchouillard. Ecoutez "tout pour elle" ou au moins allez jusqu'au refrain, vous comprendrez ce que je veux dire. Tout different class y est résumé en moins de vingt secondes.
Sur que Pulp a du se passer en boucle ce CO présent sur la face B du 45 tours kamikaze (ou pas). C'en est troublant.

mercredi 20 avril 2011

houdini

Comment parler objectivement d'un disque qui, il y a pas loin de vingt ans,  vous a littéralement retourné les tripes ?
Comment parler du choc reçu quand, chez le disquaire du coin (paix à son âme), tu lui demandes : "tiens c'est quoi ça ??" en désignant le choc à venir en question, "tu peux me faire écouter ?? "et que lui te réponde : "ça devrait te plaire."
Commet décrire la sensation éprouvée aux premières notes quand la basse envahie la pièce, énorme, répétant ses motifs inlassablement seule dans son coin, que le batteur limite l'utilisation de sa batterie de cuisine à seulement deux cymbales et que le chanteur vous susurre à l'oreille ses obscénités (he said I'm just a little fascinated by the female form...well i've a flair for porno...) d'une voix presque à bout de souffle.
Comment décrire, enfin, quand arrive le refrain avec ses cuivres semblant être passés à l'envers, cette sensation, cette immédiate chair de poule qui vous prend et ne vous lâchera plus tout au long de cet album.
Alors ?
L'écoute, tout simplement.
Parce qu'aucun mot n'arrivera à décrire vraiment ce que j'ai pu éprouver la première fois qu'(a) man ray, introduction du houdini de Long Fin Killie, a atteint mes oreilles, mon nerf auditif et enfin ce qui me sert de réceptacle à musique. Rien ne pourra décrire la sensation dès les premières notes quand mon cerveau, une fois atteint par cette musique, a commandé au système nerveux central le garde à vous de toute ma pilosité et a décidé sans que je ne consente à quoi que ce soit que le plaisir éprouvé serait proche de celui d'un toxico lors de son premier fix.
Rien ne peut se substituer donc à une écoute.C'est pour cette raison que je ne m'amuserai pas à décrire cet album de Long Fin Killie, que je connais sur le bout des ongles, usé jusqu'à la corde, je n'essaierai pas non plus de décrire  les heures passées dessus à essayer d'en décrypter chaque accord, chaque variation. Non. Ce serait plutôt vain de ma part. Je me contenterai simplement de souvenirs liés à houdini, d'absences enfumées sur how I blew it with houdini, d'abstraction de la notion d'espace-temps  sur love smothers allergy et sa rythmique hypnotique de malade, de la surprise créée par Mark E Smith et ce rire final échappé du it's spooky de Daniel Johnston & Jad Fair sur the heads of dead surfer, des frissons causés par corngold, sa magie, sa fragilité ou, pour terminer la fascination exercée par la voix de Luke Sutherland tout au long de l'album et notamment le final d'unconscious gangs of men.

La découverte de ce groupe fut pour moi une sorte d'accident. Et ce n'est même pas suite à une critique dithyrambique d'un quelconque canard mais simplement parce qu'houdini est sorti sur le label anglais le plus excitant/exigeant des années 90, qui ne sortait à cette époque que des classiques (eva luna de Moonshake, le dry de Pj Harvey, lido de Th' Faith Healers, quique de Seefeel, entre autres) à savoir Too Pure.
Et enfin, pour tout vous dire, ce qui me troue le fondement avec ce  disque, ce n'est pas sa beauté, la fascination qu'il exerce encore sur moi depuis août 1995 et ce malgré des écoutes répétées non, c'est tout simplement le fait qu'il soit passé quasi inaperçu. Long Fin Killie n'a eu aucun succès, rien, peau de balle. A peine un succès d'estime. Le groupe s'est dissout après trois albums sortis entre 1995 et 1997. Outre houdini, valentino, second album, est  tout aussi indispensable. Seul l'effet de surprise créé par houdini le met en deçà de ce dernier. Amelia par contre n'a ni la fulgurance, ni la beauté des deux premiers. L'ordinaire commence à entrer dans la composition du groupe, brisant sa singularité. Si vous voulez connaître ce que sont devenus les membres du groupe après dissolution, Beach Boy et son blog vous le diront mieux que moi.

mardi 19 avril 2011

Hoarau

Fini de lézarder, de se la couler douce, de regretter le temps béni où je pouvais écouter des galettes sur une platine qui les faisait tourner à une vitesse approximative de 33 tours/mn, fini ce temps là. Je sens que je vais noyer ma dépression actuelle en me jetant dans l'écoute de toutes les musiques pouvant me passer entre les mains, les oreilles, etc....
Je pourrais vous parler dans cette note du dernier Kode9, du prochain Joan Of Arc, du Mick Harvey mais comme je suis une grosse feignasse qui prend tout son temps, je n'en ferai rien.
Non, je ne sais pas si vous vous en souvenez, mais en ce début d'année j'avais fait une note sur l'album de Tamikrest. Je la terminais en parlant d'un petit bonhomme réunionnais, petit par la taille mais au talent inversement proportionnel justement. Danyel Waro. Qui a sorti l'an dernier un double album, aou amwin, qu'on peut en toute objectivité qualifier de magnifique. Resituons le sieur pour ceux qui ne connaissent pas : Danyel Waro (Hoarau pour l'état civil) est un musicien réunionnais, contemporain et ami du très très grand Alain Peters (le Nick Drake réunionnais, ni plus ni moins, auteur d'un indispensable, que dis-je, crucial paraboler) adepte d'un maloya classieux qu'il maîtrise sur le bout des doigts. Le gars est aussi un conteur de grand talent doublé d'un chanteur d'exception. Donc si on résume : Waro est une sorte d'ancêtre du slam, autarcique limite autiste, traçant son sillon dans son coin, n'ayant jamais changé de cap sur un seul de ses albums, d'une intransigeance et d'un talent rare, d'une grande honnêteté, fait rarissime en ces temps.
Danyel Waro a donc sorti en 2010 un aou amwin magnifique et, fait suffisamment exceptionnel pour être signalé vu que c'est la première fois que ça lui arrive, ouvert aux autres, sur le monde. Le fond est toujours le même, une maloya digne, pure, mais plus repliée sur elle-même.Waro ouvre son monde aux polyphonies corses d'A Filetta sur deux morceaux (très bons, ne pas croire que les corbeaux d'I Muvrini ou Patrick Fiori aient gangréné toute la musique corse), au rap avec une reprise d'un de ses morceaux avec le rapper sud-africain Tami (mandela), rend hommage à Alain Peters en utilisant son instrument de prédilection (la takamba) sur les excellents alin et kansa et nous concocte un double album bourré jusqu'à la gueule (pas loin de deux heures tout de même avec deux morceaux marathons de 21 et 17 minutes) de mélodies, d'humilité, de percussions hypnotiques. Ajouté à cela la voix profonde, habitée, digne des meilleurs instruments peuplant cet album, de Danyel Waro et vous obtenez une musique profondément insulaire, personnelle et néanmoins complétement universelle et parfaitement hypnotique.
Par contre, autant le dire tout net, si le résultat est grandiose, gare à l'indigestion. Deux heures de maloya peuvent paraître un tantinet lourd et l'ennui peut parfois poindre le bout de son nez. Pourtant il y a quelque chose de grand, une beauté qui transparaît , un profond respect pour les traditions et une envie d'évasion  qui rendent ce maloya indispensable. Bref, la mutation opérée par Waro est une réussite quasi totale et aou amwin est à deux cheveux ou un doigt, à vous de choisir, du CO. Rien que ça.




Pour une introduction au maloya, voir ici .

dimanche 17 avril 2011

la saloperie du dimanche

Désolé, semaine de merde. J'ai du faire mon deuil de ma platine vinyle et je ne m'en remets toujours pas.

La saloperie du dimanche revient et en très très grande forme.Je connaissais Noel Mamère en tant que journaliste, homme politique, acteur, mais pas en tant que chanteur et sincèrement : il y a de quoi être vert.


mardi 12 avril 2011

777 (sects)

Il y a longtemps, longtemps... voir très longtemps que je n'ai rien écrit à propos de ce genre délicat, subtil, fleur bleue qu'est le métal. Je vous vois venir, ouais la myrrhe tu nous emmerdes avec ça. Le dernier coup c'était pour encenser le disque inaudible de Deathspell Omega. C'était une fois de trop.
Inaudible ? comment ça inaudible ? faut vraiment avoir de la merde dans les esgourdes pour ne pas apprécier ce C.O du black metal. Enfin bon. Si pour vous Deathspell Omega est inaudible, que dire alors du dernier Blut Aus Nord ? Qu'à côté paracletus fait parti d'une pop tendance ligne claire ? Pas faux. Pour mémoire, je vous le rappelle, Blut Aus Nord est un groupe issu de l'agglomération Canneaise (pas loin de chez moi ma foi) pratiquant un black metal de malade mental doublé d'une perversion malsaine. En gros, leur métal est d'une dissonance, d'une folie, qu'on ne trouve quasiment nulle part ailleurs, ce qui, pour moi, les rend d'autant plus passionnant. Après un album sorti un peu en catimini (et en vinyle) sur le label debemur morti l'an dernier (pas terrible au demeurant l'album, un black metal ordinaire) Blut Aus Nord revient en très grande forme avec le premier volet d'une trilogie dont les sorties seront étalées sur toute l'année 2011 (avril pour le premier, septembre et novembre pour les deux autres).
777 (sects), premier volet donc, ne contient que six morceaux, tous nommés epitome (Original me direz-vous.) et envoie du brutal. Epitome 1, en guise d'intro,  ne fait pas dans la dentelle et tient à le faire savoir de façon sauvage en fonçant direct dans le tas.Ca hurle, ça crisse, ça industrialise, le rouleau-compresseur est de sorti, les voix fantomatiques aussi (notamment sur l'accalmie) et enfin, première surprise,  le morceau se termine par deux minutes d'ambient poisseuse dubbisante (réminiscence de l'excellent EP Thematic Emanation of Archetypal Multiplicity) du meilleur effet. Le second epitome conclut quant à lui la parenthèse ouverte par le très bon  memoria vetusta II en y apportant une certaine dose d'urgence, de désespoir. Il s'agit là du morceau le plus accessible de l'album mettant en valeur le talent de compositeur de Vindsval, brutale certes mais pas dénué de subtilités, limite harmonieux, collant presque le bourdon. Deuxième surprise donc. Epitome III repart comme le I avait commencé : sur les chapeaux de roue et se termine de façon presque paisible (pour compenser la furie du début). Le IV en revanche surprend davantage : quasi douze minutes très progressives parfois industrielles rappelant par moment certains morceaux de Killing Joke dans le son tout en étant profondément noir et brutal, apportant une touche humaine dans cet amas de brutalités déviantes. Le V quant à lui est du BAN pur jus, brutal, dissonant, malsain avec des voix fondues au sens propre du terme noyées dans une masse informe. Flippant. Pour finir ou plutôt achever l'écoute de ce monstre,epitome VI. Autant le dire, cet instrumental termine de façon parfaite cet album de malade. Un titre épique, accessible, direct, limite simple, limpide, traversé de rythmes industriels, relevé d'un soupçon de mélancolie. Un morceau dissonant portant l'empreinte génétique de Blut Aus Nord qui clôt de façon presque sereine un 777 (sects) qu'on pourrait qualifier de monstrueux. Album qui est à lui seul un résumé de l'art distordre le métal que pratique BAN depuis une quinzaine d'années. Ce premier volet  n'apporte rien de concret, de véritablement nouveau dans la discographie de BAN mais il le fait de façon plus "clair", simple, direct. Laissant augurer deux volets plus sombres encore. De belles promesses d'espoir quoi. Dont je parlerai avec joie dans de prochaines notes en septembre et novembre, pour le plaisir de vous faire chier une fois de plus avec ce sous-genre de merde inaudible qu'est le métal.

lundi 11 avril 2011

Pandi Panda

Le dernier album de Panda Bear, tomboy, est fantastique. Quoi vous me croyez pas ??? vous avez bien raison. Oraison funèbre ici sur le formidable blog ma main dans ton disque.

samedi 9 avril 2011

Cass casse des briques..

Parfois (voir souvent parce qu'au fond je suis une grosse tâche)  il m'arrive de me la jouer snob et ne pas écouter les conseils de certains canards boiteux cherchant à lancer une hype en bonne et due forme. On entend dire :"ouais ben cet album de trucmuche révèle l'essence d'un très très grand songwriter venu des Etats Unis, une beauté à couper les cheveux en deux, l'un des plus importants et méconnus génie venu du fin fond de la cambrousse américaine, ce genre de truc, vous comprenez . Aucun intérêt en général, aussitôt écouté aussitôt oublié. Donc aucune écoute. Puis parfois, via l'insistance d'e-potes, confirmant la hype, on se dit : écoutons le nouvel album, qu'on se marre cinq minutes. Vous pressez play, histoire de vous fendre la gueule et pouvoir dire aux e-potes insistants : c'est quoi ta merde là ?!! Et vous finissez l'écoute sur le cul. Parce que non seulement ils avaient raison vos potes mais en plus vous vous rendez compte que son nouvel album est une pure merveille. Cette année certains ont vu la lumière avec le nouvel (et bel) album de King Creosote (regards vers little reviews) moi elle m'est venue de wit's end de Cass McCombs et m'a singulièrement ébloui. Disons que je n'avais rien entendu d'aussi bouleversant sa race depuis certains albums des appartments, le koffee pott ou journey's end des Montgolfier Brothers voir le ting des Nits ou les Nits tout court, ou encore Lloyd Cole en très grande forme. Ne vous attendez pas à du wock'n'woll, à du trashdeathmetal de la mort qui tue ou encore de la technodubinfrabasseplexusexplosé non, on est ici dans le mou, le contemplatif, la mélancolie, le quasi slowcore quoi. McCombs, sur certains morceaux, c'est un peu Lloyd Cole qui réinterpréterait le fixed water de Sophia (buried alive) puis dériverait sur les Montgolfier Brothers (saturday song) pour atteindre l'excellence des Nits de ting ( memory's stain).
Beau.
Mais ce n'est pas grand chose face au dernier morceau, a knock upon the door, d'une beauté à faire chialer une dame de fer alhzeimérisée. Dans une ambiance de fin d'un monde, McCombs invite les fantômes de Tom Waits ou encore Dylan à son propre enterrement : les instruments font part de leur tristesse en chialant comme des madeleines, McCombs semble n'être plus que l'ombre de lui-même (normal me direz-vous), l'ambiance n'est pas à la déconne loin de là, la fête est triste, les souvenirs remontent et font place à une nostalgie qui s'immisce doucement, vous ronge et finit par occuper toute la place.
Grandiose.
Ce qui me touche dans ce disque, ce qui, à mes yeux, le rend remarquable, c'est qu'il est d'une grande et belle pudeur . Toutes les émotions que tient à faire passer McCombs au travers de son disque, il le fait d'une façon rentrée, sans véritablement s'exposer, sans les envoyer direct, de front, d'une juste distance grâce à des arrangements remarquables (j'en reviens au grandiose knock upon the door ou au memory stain) et une voix d'une grande justesse. A force d'écoute on se rend compte qu'on tient là un album noble (county line par exemple aurait très bien pu être un titre de variétoche facile estampillé années 70-80 genre Spandau Ballett, on se retrouve face à un travail d'orfèvre brassant habilement influence variétioche,  soul et pop à la Commotions). Noble comme peuvent l'être les albums de Kozelek, Milton-Walsh. Noble car McCombs ne s'embarrasse pas de fioritures, va à l'essentiel, habille ses mélodies d'arrangements qui servent à les mettre en valeur (et non l'inverse), à les rendre plus précieuses.
Bref, je remercie via cette note les quelques tarés bien cognés qui me servent d'e-potes, ont insisté sur le sieur McCombs et me remettent dans le droit chemin chaque fois que je m'égare (chose qui m'arrive souvent ma foi). Je m'en vais écouter ses précédents faits d'arme de ce pas et vous dis à la prochaine.


jeudi 7 avril 2011

humanization 4tet

En jazz, je l'avoue sans honte, je suis d'une nullité crasse. Incapable d'expliquer pourquoi j'aime telle ou telle galette. Le love supreme de Coltrane, je le trouve magnifique mais de là à y trouver une spiritualité, un accomplissement créatif, j'en reste dubitatif (j'aimerais assez qu'on m'explique). Je perçois certaines choses mais n'arrive pas à me les expliquer. Et de toutes façons je lui préfère d'un poil de cul d'avance my favorite things, porte d'entrée inégalée (et inégalable) au jazz, qu'il soit free ou classique.
Ce préambule passé, j'avoue aussi apprécier voir même plus que ça encore, le free-jazz. Enfin j'aime le free quand il reste dans des normes audibles ou pas. J'aime le fait qu'il soit déviant, se barre n'importe où sans prévenir, nous laisse sur le carreau dès les premières secondes pour nous rattraper, nous happer dans les dernières .Une illustration peut-être ? l'album electricity d'Humanization 4tet, parfait équilibre entre traditions et modernité, free et classique. Tu apprécies le jazz ? mais aussi les B.O des années 70, la soul, le blues, l'expérimental ? Humanization 4tet te propose tout cela et bien plus encore. Une relecture et un digest de quelques six décennies de jazz : du cool jazz au free en passant par l'avant-garde ou le jazz-rock,  auquel se raccrochent pas mal d'autres styles parce que les gars d'Humanization 4tet n'ont pas écouté  que ça et que ça transpire au travers de leurs compositions. Leur guitariste Luis lopes par exemple n'a pas été biberonné qu'au jazz, son jeu paraît plus sortir du manuel du rock voir de l'expérimental que du jazz. Pas de solo de merde, pas de démonstration prise de tête du genre je descends mes gammes comme un malade et je vous emmerde, pas du tout. Plutôt un jeu privilégiant l'intinct, sans fioritures, débarrassé de toute technique. Les frères Gonzales à la rythmique (contrebasse et batterie), s'ils ont été forcément influencés par leur père (le grand Dennis), semblent s'affranchir de son influence via le rock (two girls par exemple, osmose parfaite entre jazz et rock, l'impression que Miles Davis s'est invité sur un morceau de Morphine). Seul Rodrigo Amado, tenor sax (ce qui paraît être d'une évidente lapalissade pour quelqu'un pratiquant  le sax), échappe (et encore) à ces influences.
La rencontre de ces fortes têtes donne un résultat que je qualifierai tout simplement de brillant. Equilibre quasi parfait entre mélodies et expérimental, free et classique tout en étant très abordable,d'une dynamique peu commune, ce genre de galette devrait limite être remboursé par la sécu. Porte d'entrée idéale pour le monde parfois hermétique du free-jazz au même titre que le zero degree music d'Adam lane Trio, electricity sait s'adapter au néophyte  tout en étant d'une intégrité remarquable. Autant le dire, chez moi, l'écoute d'electricity me procure un panard assez monumental. Le dernier disque estampillé jazz à m'avoir fait cet effet était celui de Dennis Gonzales justement, qui avait terminé album de l'année en 2009. Excellent quoi.

mercredi 6 avril 2011

Bohren

Bohren et son magnifique nouvel album beileid vous attendent dans le sublimissime blog ma main dans ton disque. Une note à la hauteur de ce CO.

lundi 4 avril 2011

ma main dans ton disque

Deux bonnes nouvelles !
le dernier album des Feelies est audible (pour qui veut bien chercher) sur le net. A la limite on s'en fout.
Mais surtout, surtout, le taulier en chef de ce blog a enfin mis la main, après moultes tractations, sur le taulier en chef de ce blog pour remettre en route ma main dans ton disque, blog musical pointu et d'une sinistrose assumée.
Enfin pour tout vous dire, on le remet en route, donc la première nouvelle note est pas encore sortie, loin de là. quoique.Toujours est-il que pour la littérature informatique et musicale, ce retour aux affaires est inespéré. Ca va chier et des baffes vont se perdre, c'est moi qui vous le dis.

dimanche 3 avril 2011

message personnel

petit message personnel à Beach Boy, auteur d'un excellent blog, ainsi qu'à tous mes lecteurs, que je sais de plus en plus nombreux (normal me direz-vous, ce blog n'a aucun équivalent sur la toile, nulle part ailleurs on ne propose de notes aussi pertinentes et  talentueuses que les miennes.) : au bout de plusieurs mois de pratique de blogspot, je viens enfin de découvrir qu'il fallait décocher une case pour rendre les commentaires publics. Donc plus besoin de s'inscrire, lâchez-vous (mais pas trop quand même) et n'hésitez pas à me dire que je suis un grand con prétentieux, j'aime ça.

la saloperie du dimanche

Toujours au fait de l'actualité, la saloperie du dimanche va mettre en lumière un grand monsieur, écorné ces jours-ci par de vilaines rumeurs l'accusant de connivence avec l'Etat.
Que nenni voyons, tout cela n'est que quolibets, calembredaines, absurdités, balivernes, ragots, goguenardises, railleries, persiflages, sarcasmes et gouailleries. Pas de quoi se prendre les pieds dans le tapis non plus.
C'est vrai quoi, n'ayons pas l'air surpris. Quand on écoute son single de 1985, réussir sa vie,  le nanard, il annonçait le programme avec presque trente ans d'avance, un véritable manifeste : "réussir sa vie, c'est être un président ou bien n'importe qui, et de prendre le temps d'aider un ami". Alors qu'on vienne pas se plaindre, faire les vierges effarouchées, le nanard en ce temps là, il avait non seulement la classe mais en plus il était prophète. Un winner quoi.

samedi 2 avril 2011

La danette c'est bon

Salut Danette,
T'es sympa mais va falloir qu'on te fasse écouter l'album play blessure de Bashung et particulièrement le premier titre : c'est comment qu'on freine. Non pas que je voudrais que tu arrêtes, loin de là, mais ça devient de plus en plus difficile de te suivre. A raison d'un album chaque mois ou presque et ce dans tous les formats possibles et imaginables (K7, vinyle, cd, PQ,78 tours, cire, mp3, tradition orale de troubadour en troubadour et j'en passe), j'avoue me perdre dans ta discographie. Vois-tu, nous sommes en avril 2011 et tu as déjà sorti deux albums. Que je n'ai pas encore écouté. Enfin presque, sinon je ne referais pas une note sur toi. Disons que j'ai écouté ta cassette, king of sheep, et que ton garage rock cradingue sous haute influence Barrettienne m'a quelque peu troué le fondement. Encore une fois me diras-tu. Certes mais là c'est presque meilleur que d'habitude (ton quotidien musical est déjà excellent, rappelons le). Sur la première face de ta cassette, chaque genre abordé fait mouche. Que ce soit le rock déglinguo-cradingue (king of sheep), le folk sous acides (they made you grey), le rock disons plus "classique" (dans le sens melchiorien du terme serais-je tenté d'ajouter : celui qu'on retrouve sur ses précédents albums, qui fonde sa particularité, son moi profond -non je déconne-) ou celui électro-acoustique façon Stones (it'll only hurt...), le rock complétement cramé ( watch me crawl, c'est celaaaaaaa oui) et même le psychédélisme/blues limite ambient sur la seconde face.Tout dans king of sheep est brillant. Enfin, je reformulerai ça différemment : le fond est brillant mais la forme est absolument dégueulasse.C'est d'un  cradingue pas possible quant à la  production : ça dégueule de partout, ça crisse, ça chuinte, suinte, c'est mal élevé, ça fait des doigts d'honneur mais avec une classe, un talent, qui humilient Jack White et ses groupes de merde et même Jon Spencer du temps de sa splendeur. Melchior au travers de ses albums, et notamment celui-là, réinterprète voir incarne une certaine idée du blues, comment il a pu évoluer ou évoluera. Le seul équivalent que je lui  connaisse, dans ce style crade et barré et dans une moindre mesure, c'est le lost light d'Old Time Relijun (que je conseille vivement soit dit en passant). Alors si vous souhaitez avoir un état des lieux du blues ou du rock en 2011, ne cherchez pas auprès des White Stripes et autres suiveurs de merde, jetez une oreille (voir deux) sur la discographie gargantuesque de Dan Melchior. Il y a à boire et à manger certes mais on y décèle une finesse sur  certains plats qui donnent envie d'y retourner encore et encore. King of sheep fait parti de ces très bons crus, n'hésitez pas à vous jeter dessus.
Par contre Danette, si tu voulais bien baisser un peu le régime des sorties ça m'arrangerait fortement. Merci.
PS : Dernière requête de ma part : si tu pouvais augmenter le tirage de tes disques, ça serait ma foi fort diligent. Parce que là, 100 cassettes à travers le monde, j'avoue que ça fait un peu rat quand même.

vendredi 1 avril 2011

1er avril jour du poisson free

Bon : trêve de conneries, reprenons les rênes de ce blog en main et faisons de ce haut lieu de culture musicale élitiste ce qu'il devrait toujours être : un lieu de découvertes.
Programme du jour : improvisation électro-acoustique, jazz et bidouillages à tous les étages. Le tout grâce à un quintet multi-éthnique soufflant l'atomique et l'effroi, à savoir Koboku Senjû. Petit développement : l'atomique trouve son explication dans les les deux principaux membres de ce quintet : Tetuzi Akiyama (guitariste) et Toshimaru Nakamura (sequencer, blip blip en tous genres), japonais irradiés. L'effroi, via les trois autres membres : Martin Tacks (tuba), Oyvid Lonnig (trompette) et Espen Reinnersen (saxo + flûtes) musiciens de jazz émérites et (froids) norvégiens. Ensemble ils ont sorti, l'an dernier, sur l'excellent label norvégien Sofa, un album remarquable pas piqué des hannetons : selektiv hogst. Trois quart d'heures d'impro expérimentale aux confins du jazz, de la noise, du silence (beaucoup), de l'électro, du blues. Rien moins que ça. C'est assez indescriptible, faut parfois avoir les oreilles bien accrochées (fanget under giftig bark ou comment mélanger harmonieusement acouphènes et jazz à coup de 1000 hertz ), c'est souvent très beau et très très épuré.
Koboku lorgne tantôt vers les impros jazz d'un Spring Heel Jack, tantôt vers Supersilent. Comme eux Koboku apprivoise le silence, l'étire, joue avec, s'aventure parfois sur les terres peu amicales d'une ambient mal en point, créé une tension avec trois fois rien. Le résultat est tour à tour crispant, flippant, étrange et assez passionnant malgré tout. Car si selektiv hogst a les atours du disque chiant par excellence (expérimental au possible, mélodies aux abonnés absents, "bruits" stridents), il faut bien au moins quatre ou cinq écoutes pour en déceler la beauté . En gros, il faut laisser sa conception binaire, pop voir simpliste (rock ?) de la musique au vestiaire et accepter d'entrer dans un monde d'une austérité, d'une aridité sans égale. Ce disque s'apprivoise nom de dieu, c'es tpas une seule écoute qui va faire qu'on va trouver la clef pour y entrer. Alors pour une fois que je vous demande de faire un effort, faites moi le plaisir d'y jeter (et probablement d'y perdre) une oreille.Et ce, même si on est le premier avril, jour de la morue.

RIP

Aujourd'hui, jour de la morue,  je pleure la mort d'un des plus grands philosophes que la France ait eu à subir :
Bernard Henry Lévy
Joignez-vous à moi face à cette douloureuse épreuve.
Merci.