jeudi 10 mars 2011

ze courjeault experience

Six Organs Of Admittance, groupe à géométrie peu variable de Ben Chasny (en gros c'est lui et lui seul, point barre) a sorti un nouvel album ces jours-ci. Asleep on the floodpain. On va résumer l'affaire en peu de mots : excellent jusqu'au huitième morceau, très, mais alors très mauvais.Douze minutes expérimentales casse-burnes, c'est plus que je ne peux en supporter. C'est tellement mauvais par ailleurs que : on en oublie l'existence des deux morceaux suivants, que ça plombe l'appréciation totale qu'on peut avoir de ce disque.
Mais il fut un temps où le gars Chasny savait être excellent sur plus d'une quarantaine de minutes. La preuve avec dark noontide. Album par lequel je l'ai découvert et qui conserve toute ma sympathie. Disque flippant, habité et assez virtuose. Plein de guitares acoustiques comme John Fahey il savait en jouer. Des ambiances festives genre esquimau sous acides sans ses raquettes poursuivi par un méchant grizzly affamé velu et fier de l'être sur une banquise abandonnée sous un soleil de plomb ( ça c'est le summum du flip, isn't it ?), des orgues malades joués par des nains manchots (et réciproquement). A cette époque, 2002 (palindrome maléfique s'il en est cette date), Chasny était conseillé par l'ancien chamane de Charles Manson. Returning home, troisième morceau de dark noontide, en porte les stigmates : une joie ineffable s'en dégage, une certaine plénitude nous accable à l'écoute de cette douce plage riante et portée par une joie de vivre intrinsèque. Et que dire du morceau suivant ? hormis qu'il prolonge cette sensation de bien-être, ce sentiment d'accomplissement  ? rien.
Heureusement la suite relève tout de même le niveau d'un disque qui s'amuse à sonder les profondeurs d'un cerveau on ne peut plus malade. Non, je déconne. La suite est à l'unisson de ce qui a été dit avant. A savoir, un moment de déconne inoubliable porté par des hymnes et autres refrains que n'auraient même pas imaginé Bézu ou encore Patrick Sébastien, une petite folie douce, enchanteresse, légère comme une bulle de savon échappée de l'Erika ou de l'Amoco Cadiz.
C'est bien simple, à l'écoute de cette charmante galette, je suis à peu près sur que dark noontide passait en musique de fond (et en boucle) quand les courjault ont inauguré leurs nouveaux congélateurs.Indispensable quoi.

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