dimanche 27 février 2011

la saloperie du dimanche

Je sais : dimanche dernier j'ai failli à ma mission.Tel un lâche connard que je suis je n'ai rien fait le week-end passé. Je m'en veux.
Pour réparer cette grossière erreur et en guise de pardon, je vous propose une saloperie qui couvrira les deux dimanches en question.
Affection.
Quoi, affection ?
Ne me dîtes pas que vous ne connaissez pas affection. Bande d'ignares incultes, trous du cul décervelés, ectoplasmes frigides.
Le premier qui me sort Ophélie Winter, Keiji Haino ou Lisa Stanfield se mange ma savate illico. Alors comme ça personne ici ne connaît affection ?
Face b d'un 45 tours de Plastic Bertrand, ce titre monumental gagne à être connu. Lyricsment parlant, on est dans des stratosphères inexplorées jusque là. Des paroles à faire passer Barbelivien pour Proust " un grand chien que j'aime bien me dit dans son langage : wah wah wah wah wah, ce qui se dit affection.", des doubles sens à la pelle faisant appel à notre intelligence : " affection j'en ai plein le coeur, plein les cheveux, plein les yeux... qui sont bleus" C'est bien simple depuis la monumentale biographie en huit tomes de Kant écrite par Steevie Boulay, je n'ai rien lu de plus sensible, fin, intelligent en cette année 2011. J'en chialerais presque tiens.
Passons à ce dimanche en parlant musique. On devrait ériger une statue au génie mélodique de Plastic Bertrand et sa capacité à écrire des slows inoubliables. Ce fin arrangeur/mélodiste devrait pouvoir déloger ces gros balourds de Brian Wilson ou Paul Mac Cartney du panthéon pop. Auraient-ils pensé à introduire la trompette magique de George Jouvin à la fin des 2'20'' ??? Que nenni. Eux se seraient contentés de nous faire des arrangements tout pourri  avec harmonies vocales d'un côté ou instruments à vent de l'autre.Le sommet de la ringardise quoi. Plastic Bertrand, qui est belge et non corse comme pourrait le laisser supposer son prénom, a la finesse d'esprit de trancher dans le gras, ne laissant s'exprimer que les arpèges délicats d'une guitare électrique soutenue par les rondeurs d'une basse volatile ainsi qu'une batterie subtile et aérienne, renvoyant là ces faussaires autoproclamés rois de la pop orchestrale à leurs chères études.
Affection c'est la grâce, la légèreté mise en musique par des doigts de fées, c'est un titre d'une profondeur insoupçonnée textuellement parlant. Affection est un monument de la pop culture, ni plus ni moins. A vous de faire l'effort de découvrir cet inoubliable CO. Croyez moi, le chemin en vaut le détour. Après écoute,vous vous rendrez compte qu'il y a un avant et un après affection.

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