vendredi 12 novembre 2010

Satan...la suite.

Alleluia , hosanna, gloire à satan !!! 
Vous allez vous dire : ça y est Myrrhman est tombé dans le chaudron incandescent du satanisme. Myrrhman a vu la lumière (rouge sur fond noir, Jeanne Massien en diable.) et ne s'en est pas remis. Il a enfin écouté un bon album de black metal cette année.
Mode De Gaulle ON :
Vous m'aveeeeezzzzz commmmpris !!!!!
Mode De Gaulle OFF.
Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii, enfin. L'orgasme est proche, tout proche. Après la déception plutôt cruelle d'un de mes groupes préféré de black métal, Blut Aus Nord et son tout tout petit ( p'tite bite oserais-je même dire) what once was...liber I, v'la t'y pas que le nouvel album de Deathspell Omega, paracletus, relève le niveau d'une façon inédite.
Paracletus achève une trilogie commencée en 2004 avec le monumental, très expérimental et très long si monumentum requires, circumspice, suivi en 2007 d'un moins intense et moins bon Fas-ite, maledicti, in ignem aeternum.
Là c'est relativement simple : il s'agit de leur meilleur album sorti à ce jour. Resserré autour de dix titres, relativement courts et très mais alors très intenses.Sans temps morts, servis par une production énorme, paracletus ressemble à une énorme lame de fond qu'on se prend en pleine gueule 42 minutes durant. Epiklesis I  prend à la gorge d'entrée de jeu, étonne par ce chant vociféré tantôt en anglais, tantôt en français sur fond de black métal intense et clair, étrangement limpide et surtout hyper tendu. Le groupe commence à lâcher prise au quatrième morceau, ralenti le tempo, histoire de respirer un peu, sur un dearth chanté d'une voix claire en français dans le texte. La fureur laisse place à une sorte de mélancolie inédite pour ce groupe. Mélancolie balayée en fin de morceau par une fureur qui trouve son apogée dans le morceau suivant,  phosphene, qu'on pourrait qualifier d'apocalyptique tant celui-ci est intense. Sept minutes de bordel, une sorte de free-jazz adapté au métal, pas loin dans l'esprit d'un Albert Ayler. Il faut au moins un morceau de la trempe d'epiklesis II pour calmer le jeu. Et encore. Celui-ci bénéficie d'une montée dramatique en fin de parcours qui scotche littéralement au fauteuil l'auditeur ahuri/abruti par tant d'intensité. La suite reprend la formule toute simple : à fond dans la noirceur. Malconfort porte bien son titre (au point qu'on a parfois l'impression d'écouter une version black métal de certains morceaux de sister ou daydream nation de Sonic Youth), have you beheld the fevers ? est peut-être le morceau le plus "classique", traditionnel en matière de B.M, pendant une minute. Ensuite ça part complétement en vrille, ça devient un bordel dingue qui trouve tout juste un peu de répit sur la fin pour laisser place à un devouring famine monstrueux. Enfin apokasastasis pantôn finit de façon étonnante ( le morceau est un curieux mélange de Sonic Youth et de la fin du I want you des Beatles, le tout adapté au métal.), reprenant le thème d'epiklesis II mais allant dans une direction inédite grâce à des choeurs, une montée savamment dosée et une ouverture plus rock que métal au final.
Alors que retenir de paracletus ? qu'il s'agit d'un album monstrueux. D'un bordel totalement habité de bout en bout, d'une impressionnante maîtrise. D'une intensité, d'une tension rarement entendues jusque là. Équivalent pour moi des meilleurs albums de free-jazz de Coltrane, Sun Râ ou Ayler, comme je le disais plus haut. Deathspell Omega, avec paracletus, a créé une sorte de daydream nation métalleux, un album qui devrait faire date.
Ah oui, j'oubliais : non seulement Deathspell Omega est en passe de devenir l'un des plus grands groupes de black métal actuellement mais savoir qu'ils viennent de Poitiers m'emplit d'une joie certaine. Pas souvent qu'un groupe français tient la dragée haute au black métal mondial.
Par contre, je crains que le prochain ne soit une relative déception. Vu le niveau de paracletus je ne vois pas trop comment ils parviendront à faire mieux. Problème qui s'est posé par ailleurs à l'autre référence black métal française : Blut Aus Nord. En attendant, je savoure ce paracletus absolument magnifique.
Album de l'année ???
fort possible.

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