samedi 9 octobre 2010

Dust lane

Je ne sais pas si c'est moi qui suis de mauvais poil ou non, mais le dernier Yann Tiersen , décrit ailleurs comme étant la huitième merveille du monde musical de cette riante année 2010, me casse légèrement les bonbons. Ok, on lui reconnaîtra au gars Tiersen le goût de la remise en question. Dust lane ne ressemble en rien à ce qu'il a pu faire auparavant. Plus de mélodies minimalistes au violon ou sur un toy-piano, plus de chants délicats, moins d'ambiances maritimes. Tiersen casse son image de doux rêveur lui collant aux basques depuis sa fameuse B.O d'Amélie Poulain pour une autre beaucoup moins lisse, moins grand public. En tous les cas, le résultat surprend. Le son est autrement plus ample, plus saisissant que sur ses dernières productions. Il se laisse le temps de développer ses morceaux, diversifie son instrumentation, beaucoup plus électrique et éclectique qu'auparavant, va jusqu'à utiliser des samples, s'aventure dans une sorte d' expérimentation sonore pas mal du tout ( l'intro de till the day, parce que le reste du morceau, ouh laaa, c'est assez insupportable.). Jusque là rien de négatif me direz-vous.Le problème, enfin je parle de mon point de vue hein, c'est qu'on sent beaucoup trop la patte Matt Elliott, créateur de Third Eye Foundation. Pour qui aime ce que fait Matt Elliott, dust lane sera une réussite. Perso, j'ai horreur de ce qu'il fait en solo.
Et autre problème, autrement plus problématique celui-là, Tiersen voudrait être Mogwaï à la place de GodSpeed ou encore A Silver Mount Zion. Si j'ai le plus grand respect pour GodSpeed, qui a tout de même sorti un excellent album ainsi qu'un génial EP, je n'en dirais pas de même pour les deux autres groupes cités. Vouloir faire aussi "bien" qu'eux relève du défi casse-gueule. Et là, c'est le drame. Comme vous l'avez bien compris, c'est raté sur toute la ligne. Chaque morceau tombe à plat, singe les montées de Mount Zion sans leur parvenir à la cheville, tout est hors-sujet. On reconnaît parfois la patte Tiersen mais tout ressemble à une démonstration :  regardez comme je me mets en danger, comme je durcis le ton, voyez comme je m'engage dans des terres inconnues. Ok Yann, mais il n'y a aucune tension là, rien, pas un mouvement de vie. Tout est à sa place, calculé, rutilant, beau mais vide, complétement vide. Et quand il semble y avoir du mouvement, c'est tout bonnement atroce (ashes et ses choeurs de l'armée rouge, comme du mauvais Matt Elliott -doux euphémisme depuis le drinking song-).
Bon, je sais, je ne suis pas critique.Je ne suis pas non plus journaliste, je ne suis qu'un simple gars qui aime la musique et qui fait part de ses coup de gueule et coups de coeur. J'ai pas de potes musiciens, je bosse pas aux inrocks, ce qui me donne une liberté de ton que ne peuvent avoir certains "rocks critics" (loin de moi la prétention de vouloir l'être). Alors Yann si jamais tu tombes sur cette note, ne m'en veut pas, j'ai simplement pas aimé ton album. Il est mauvais, c'est tout. Pas à la hauteur de ses ambitions. Le prochain peut-être ?
Sur ce je retourne chez Myra Melford, autrement plus passionnant. A plus Yann, sans rancune.

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