mardi 28 septembre 2010

you are still listening to...

Je fais quoi ?
Je continue sur ma lancée world de la note précédente ou je bifurque vers le nimporte nawak pop des années 90, sur les terres galloises des givrés de Gorky's Zygotyc Mynci ?
Après moult mures réflexions, je pense opter pour le givre.Pourquoi déterrer les Gorky alors qu'ils sont morts et enterrés depuis quelques années déjà ? Parce qu'en matière de pop je ne me suis jamais remis du choc de la découverte de leur fabuleux bwyd time de 1995. Tous ceux qui connaissent cet album savent qu'il est hautement barré. Qu'une folie douce souffle sur cette galette, que la pop mélangée aux influences celto-galloises sous acide peut donner un résultat proche de la démence. les Gorky osent tout : la pop disco, le folk gallois tendance beuverie, le folk dépressif, le délicat,  les messes noires, les instrumentaux flippants, les chansons de fêtes foraines qui dégénèrent en conflit Iran-Irak, les enchaînements improbables et traumatisants.
Le disque souffre, vous l'avez peut-être compris plus haut, d'une véritable dichotomie : une face festive donc, joyeusement bordélique, en gros les sept premiers morceaux, dans lesquels les Gorky montrent leur savoir-faire en matière de pop, rock, folk, disco, une sorte de fête païenne à peu près innocente. Après avoir bien picolé sur le septième titre, arrive, au bout d'une minute de silence, une voix qui vous dit que vous écoutez encore bwyd time. Et là, on passe à autre chose. A une face sous haute influence lunaire, sorte de messe noire assez effrayante, toute en humour noir. Une seule plage d'une vingtaine de minutes découpée en six morceaux dans laquelle les Gorky donnent leur propre définition de ce que peut être la folie furieuse. En assassinant au sens propre la pop sur un man with salt hair assez démentiel (l'impression qu'ils ont eu envie de régler son compte une bonne fois pour toutes à John Lennon.), en pratiquant une sorte de vaudou  où  loups-garous et toutes sortes de freaks s'inviteraient à la messe. Mais tout ça serait vain s'il n'y avait pas dans ce disque un génie mélodique hors-pair. Comme la plupart des grands disques pop, du moins de mon point de vue, ici tout est évident, simple, va de soi. Le plaisir est immédiat, pas besoin de tergiversations, de concentration, d'attention particulière, les mélodies s'imposent d'elle même dans un univers qui leur est propre à savoir le folklore gallois. John Cale ne s'y est d'ailleurs pas trompé en les parrainant et en produisant leur premier album.
Alors d'aucuns retiendront de leur discographie gorky 5 ou barafundle. Pour moi bwyd time est leur C.O inégalé. L'album suivant, barafundle, est certes excellent mais il manque le grain de foliedouce/furieuse qui régnait dans ce bwyd time hautement addictif.

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